Monique Renault, l'art émancipé - Bande-annonce

  • il y a 15 ans
Le 17 mai 1973, le festival de Cannes et la majorité des exploitants français retiennent leur souffle : La Grande bouffe, immense pavé dans la mare jeté par le cinéaste italien Marco Ferreri, sort sur les écrans dans un maelström de critiques et de vociférations. Mais il ne sort pas seul. Un « petit » film animé de 1 minute et demie, œuvre d'une jeune artiste diplômée de l'école des Beaux-Arts de Rennes et de Paris, l'accompagne. Et ce n'est pas un hasard, car c'est le maître lui-même qui a choisi Psychoderche de Monique Renault, entérinant ainsi un cousinage d'esprit et de style beaucoup plus profond qu'il n'y paraît.

Après ce premier succès public (le film est vu par de très nombreux spectateurs), Monique Renault poursuit ses travaux avec le cinéaste Peter Földes et l'atelier aaa du créateur des Shadoks, Jacques Rouxel. Travaux principalement alimentaires comprenant des publicités, des génériques de films et des interventions sur quelques courts métrages et documentaires institutionnels. Mais d'œuvre indépendante point. Car Monique a beau arpenter les couloirs du CNC, elle n'obtient pas d'aide publique pour ses projets trop engagés, trop féministes, trop antimilitaristes, trop anticléricaux, trop éloignés sans doute de l'image gentillette et inoffensive que les bailleurs de fonds assignent au dessin animé. L'aide, le respect et la compréhension, elle les reçoit aux Pays-Bas où elle émigre après un détour par la Suisse. Dans cette seconde patrie, elle réalise l'essentiel de sa filmographie, soit près d'une vingtaine de courts métrages et de films de commande, ainsi que plusieurs films d'ateliers avec des enfants, une des activité favorite de cette « animatrice » à plus d'un titre.
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